Ingénierie

Freinage des véhicules agricoles: réglementation, enjeux et conseils

La réglementation sur le freinage des véhicules agricoles et forestiers vise à améliorer la sécurité routière et à harmoniser les normes européennes. Depuis 2018, la législation impose progressivement l’utilisation de systèmes de freinage double ligne sur les tracteurs, remorques et matériels agricoles traînés. Il est essentiel pour les agriculteurs, entrepreneurs et les coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole (CUMA) de comprendre les enjeux et les conséquences de ces nouvelles normes. Cet article vous présente un aperçu détaillé de la réglementation, des technologies disponibles, des adaptations possibles et des enjeux économiques liés au freinage des véhicules agricoles.

Objectifs de la réglementation

La réglementation européenne a pour but de:

  • Améliorer la sécurité des véhicules agricoles et forestiers lors de leur circulation sur les routes
  • Uniformiser les homologations à l’échelle européenne
  • Définir les exigences de performances requises pour les systèmes de freinage pneumatique et hydraulique

Trois niveaux de performances de freinage sont définis en fonction de la vitesse des véhicules par construction :

  • Moins de 30 km/h
  • Entre 30 et 40 km/h
  • Plus de 40 km/h

La réglementation permet, après homologation, la commercialisation de véhicules pouvant circuler à des vitesses de 50 ou 65 km/h sur le territoire européen.

La société Aubertin Freins basé au Havre en Normandie https://aubertin-frein.expert/ dispose de toute l’expertise nécessaire à l’entretien du système de freinage des véhicules agricoles.

Freinage du tracteur

Les véhicules doivent comporter trois modes de freinage :

  • Le frein de service
  • Le frein de secours en cas de défaillance du frein de service
  • Le frein de stationnement

Pour chaque fonction, des niveaux de performances et des temps de réponse doivent être atteints selon les caractéristiques du tracteur. Les constructeurs doivent démontrer le respect de ces exigences par des essais d’homologation décrits dans le règlement délégué 2015/68.

Freinage des remorques et matériels agricoles traînés

À partir de 2025, toutes les remorques et matériels agricoles traînés de plus de 1,5 t de PTAC devront être équipés d’une technologie de freinage double ligne, hydraulique ou pneumatique. Cette évolution répond à un alignement des normes de réception nationale sur les règles européennes, dont le but est d’accroître la sécurité routière.

Si la technologie est obligatoire sur les tracteurs neufs depuis 2018, les constructeurs peuvent encore ajouter une simple ligne de freinage jusqu’en 2025. L’objectif est de permettre aux agriculteurs d’atteler leurs matériels traînés bénéficiant d’une simple ligne achetés jusqu’à cette date.

Compatibilité entre tracteurs et matériels traînés

Les tracteurs équipés d’un circuit de freinage hydraulique :

  • Simple ligne : ils freinent seulement le matériel simple ligne hydraulique. Impossible d’atteler du matériel à double conduite.
  • Double ligne : ils sont compatibles avec les deux types d’installations, simple et double.

Deux technologies répondent à la réglementation : hydraulique ou pneumatique. Faute de s’être mis d’accord sur une méthode, les constructeurs de matériel agricole proposent les deux systèmes, ce qui double le risque d’incompatibilité entre tracteur et outils traînés sur la même exploitation.

Adaptations possibles

Bien qu’il n’existe pas de consensus général, certaines catégories de tracteurs se sont cependant tournées majoritairement vers l’une ou l’autre des méthodes. Par exemple, les modèles viticoles conservent l’hydraulique, principalement en raison du faible encombrement. Les tracteurs du cœur de gamme, dont la puissance est supérieure à 140 ch, peuvent aussi bénéficier des deux technologies chez certains constructeurs, de série ou en option.

Enjeux économiques

Une remorque achetée aujourd’hui en simple ligne hydraulique devrait rester sur la ferme pendant 20 ans. Donc 15 ans pendant lesquels le producteur ne pourra plus renouveler son tracteur par un modèle neuf, équipé d’une double ligne. La valeur du bien d’ici 2030 est également impactée, car les exploitants ne chercheront plus ces modèles, qui seront donc plus difficiles à vendre sur le marché de l’occasion.

Surcoût des technologies

Le coût du pneumatique peut vite augmenter, surtout s’il faut renouveler une partie du parc. Le choix de la technologie de freinage peut donc jouer sur le prix :

  • Le surcoût du pneumatique oscille entre 1 000 et 2 500 € par rapport à la simple ligne
  • Compter entre 3 et 4 000 € pour une version hydraulique

Le choix le plus tentant : posséder les deux systèmes sur son tracteur. Attention toutefois au surcoût engendré. Il est possible d’équiper certaines gammes de tracteurs avec du freinage pneumatique en retrofit, une opération plus facile que sur les engins de traction.

Freinage double ligne et vitesse de circulation

Le freinage pneumatique double offre la possibilité de circuler à 40 km/h. Avec de l’hydraulique, ce n’est toujours pas autorisé, bien que les marques y travaillent.

Choix cornélien en CUMA

La décision est d’autant plus importante pour les CUMA, car il faut que le matériel soit compatible au sein de la CUMA, mais aussi du côté des tracteurs et matériels possédés par chaque adhérent. La fédération des CUMA préconise d’acheter du matériel à freinage double ligne dans la mesure du possible.

Conclusion

La nouvelle réglementation sur le freinage des véhicules agricoles soulève de nombreux enjeux économiques et techniques. Il est essentiel pour les agriculteurs et les CUMA de comprendre les implications de ces changements et d’adapter leur parc de machines en conséquence. Le choix de la technologie de freinage, la compatibilité entre tracteurs et matériels traînés et les adaptations possibles sont autant de paramètres à prendre en compte pour optimiser la sécurité routière et la rentabilité des exploitations agricoles.